Petit sortilege sans pretention

Petit sortilege sans pretention

Le verre à moitié plein

Des villages d'hommes, à perte de vue, en Chine, en Inde…

Où les femmes sont sacrifiées, puisqu'elles ne sont cultivées que pour le champ d'un autre. Et disparaissent, denrées précieuses et maltraitées, qui soudain viennent à manquer et qu'on brime plus fort sans rien changer que s'accrocher aux traditions. Avoir des fils, des fils encore ! Mais plus de petits enfants : vous pouvez oubliez vos bâtons de vieillesse.

 

Des enfants seuls, à perte de vue, aux États-unis, aux Philippines…

Des enfants jetables, des enfants jetés, moins que des animaux. Vendus, échangés, au nom de l'amour ou au nom de rien. Comme au Moyen-Age, les enfants sont redevenus des marchandises acceptables.

 

Des lois, à perte de vue, en Europe et partout…

Des lois pour réguler la haine, équilibrer les forces protéger les plus faibles. Les Hommes écrivent ce que dit la loi. Et la loi se tait, cachée dans ses livres, elle montre son nez si celui qui la brandit est d'autorité. La loi ne protège plus personne, elle régule le quotidien et sert le droit du plus fort. Les costumes sont beaux mais l'habit est vide de justice.

 

Nous jouons avec les limites des ressources, nous jouons au-delà des limites de notre humanité, avec la souffrance d'autrui. Nous jouons avec la vie des autres au prétexte de grands principes. Nous méprisons, jugeons, nous nous approprions, nous nous justifions et abattons nos masses sur le crâne de toutes les créatures dans une chaîne infinie de battus, battants.

 

Le verre à moitié vide dites-vous ?

Les progrès de la science ?

Les progrès de la longévité ?

Les progrès de la propriété ?

Les progrès des connaissances du monde et du droit international ?

 

En toute conscience, sont-ce des progrès lorsqu'ils sont si loin, derrière tout ce qu'on sait, des nécessités du monde ? Si loin derrière les besoins réels et au service d'intérêts individuels ? Si loin derrière les certitudes de ce qui est bien ?

Sont-ce des progrès, si rien n'est relié, si lorsqu'en toute conscience nous laissons faire la famine, la guerre, la haine, la maltraitance ?

 

Non, certainement, mon verre n'est pas à moitié vide, il est à moitié plein, quand bien même ai-je cette vision du monde ; parce que je suis naïve et que soupçonnant le pire je suis encore accessible à l'indignation, à la colère, à la détresse et à la honte. Cela témoigne d'une vérité plus sordide encore.

 

Et pourtant je ne renonce pas complètement à cette humanité parce qu'il y a des pépites d'Hommes en forme de colibris, en forme de solidarité et de tendresse qui soulèvent des peuples. Parce qu'il y a, parmi la crasse de ce que nous sommes, des élans de soutien et d'entre-aide pour le plaisir de faire du bien, des élans d'amour et de sacrifice.

Allez, je ne nous hais point encore.



25/08/2016
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