Petit sortilege sans pretention

Petit sortilege sans pretention

De la lune à un rêve

 

 

 

 

Bercée par un souffle, dans la nuit tranquille, mes yeux se ferment.

Gentiment un rayon de lune s'est incliné, il propose à mon rêve de l'emprunter. Et je pose mon pied sur la ligne pâle. Le chemin est long mais la pente est douce. Et puis dans les rêves, inutile de se presser, on a la nuit devant soi. Autant dire une vie entière.
Sur les rayons de lune, des cristaux de d'air génèrent sa clarté.
Derrière mes paupières, mon esprit s'est ouvert et je les voie.
Avancer sur un rayon de lune… il n'y a pas de raison à ne pas suivre un rêve.
De rayons, en nuages, sur un peu de poussière, mon pas se pose, me conduit vers la mer.
Des volutes de brumes proposent leur appui, et la caresse humide me conduit plus haut vers le ciel. Délicatement elles m'ont rendue à mon rayon de rêve. Et la route à faire est moins longue.
Il y a devant moi, un petit être nu, un enfant, qui me fait signe. Que dit-il ? Bonjour ou vient... C'est pareil… Je le rejoins.
Il sourit gentillement et me prend la main. Je n'ai plus à marcher : le rayon de lune se contracte à présent.
« Connais-tu les étoiles et le temps ?
-Qui es-tu ?
-Je suis un rêve, un rêve d'étoile… Connais-tu les étoiles et le temps ?
-Je ne sais pas ce que tu veux dire, une étoile est une énergie consumée par un feu sans mesure. Et le temps est la mort qui emporte tout dans son sillage...
-Une étoile quand tu la vois est un rêve terminé. Mais le temps lui, n'en finit pas. Tu es un rêve, une étoile et comme toutes les étoiles, le temps te porte et t'emporte avec lui, se nourrissant de toi. Par ta pensée, tu le structures. Des milliards avant, des milliards après toi... Si personne n'était là pour l'imaginer, le temps ne serait qu'un tas de petits moments sans repère. Mais que ton feu soit petit, ou qu'il soit grand, le temps le dévore. Vous avez tort de penser qu'à briller moins fort, vous volerez du temps : les étoiles qui brillent fort, on les voit plus longtemps…»

Le tapis de lumière, se contracte et retire sa route… il effleure la lune et sur elle rebondit. Un rayon de soleil a quitté son reflet et retrouve sa nature. Les cristaux de l'air diffusent fort la lumière de l'étoile de mon ciel.
L'enfant devient transparent et sa main de l'éther. La mienne ne tient plus rien.

« Vis ta vie d'étoile sur terre, que ton feu te consume. Dis-le à tes sœurs, à tes frères. Il n'y pas d'enjeux, pas de gagnant. Le temps vous emporte : profitez de l'instant.Tu ne dois pas avoir peur. Vous ne devez pas avoir peur. Qu'ils soient forts, qu'ils soient beaux, le feu de vos vies, de vos amours, de vos âmes, le feu de vos esprits. »

Et tout près du soleil, un enfant de mon rêve, s'évapore et disparaît.
Même les rêves nourrissent le temps.
Un souffle s'éteint, la nuit se termine et mes yeux sont ouverts.



13/01/2016

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