Petit sortilege sans pretention

Petit sortilege sans pretention

La lumière du temps

 

 

Une cohorte d'âmes marche sur une voie identique, tissée par les ondes du temps, toujours droit devant, sans jamais s'arrêter ni ralentir. Certaines de ces âmes sont lumineuses et éclairent dans leur sphère, ceux qui marchent à leurs côtés. La plupart sont plus sombres dans des nuances de gris innombrables. Plus elles sont grises, moins elles ont de compagnie. Et puis il y a des âmes si noires qu'elles vibrent et pulsent d'obscurité et celles-là ne sont jamais seules.

Sur les ondes du temps, des âmes sont en vie et aucune ne demeure. Elles dessinent des trouées de lumière ou des vortex d'obscurité durs, presque solides.


C'est que même si elles se déplacent ensemble, les âmes choisissent un chemin dans leur cœur.

Celui qui conduit vers la lumière ou celui qui les mène aux abîmes, dans une descente de douleur. Mais la plupart d'entre-elles errent à la lisière de ce choix, se dirigeant vers l'un ou l'autre sans vraiment l'emprunter. Parfois c'est le temps qui décide pour elles : à trop hésiter , elles ne sont plus en mesure de voir la clarté qui finit par disparaître.

 

Le temps est le seul flux qui étalonne un tout, une succession de moments immobiles qui se fondent les uns dans les autres mais disparus depuis longtemps. Le temps se dilate et se contracte comme un membrane vivante, structurant la matière, l'espace et c'est par lui qu'existe chaque chose, chaque âme.

Les êtres qui se savent marchant vers la mort, ont conscience du temps qui passe. Et s'ils méconnaissent sa nature, ils sont traversés par ses effets. Chaque vie laisse une trace dont se souvient la suivante, une trace inscrite dans ses cellules ou dans son esprit.
La mémoire est un organe du temps. Celui par lequel il féconde la lumière des âmes. Car c'est à travers lui qu'elles vont se projeter et c'est à travers ces projections qu'elles décideront du chemin dans leur cœur. La lumière ou la douleur. La lumière d'aimer chaque être, chaque instant, et la douleur d'être pour n'être plus.

 

Le temps mouvant défile, toujours différent, mais pour combien de temps... Lorsque l'avant-dernier moment rencontrera la dernière parcelle de seconde et que tout s'arrêtera, rien n'aura existé.

Nous sommes un rêve traversé, existant à peine dans une tranche de réalité impossible. Et plus troublant que le temps, notre conscience qui l'étire et le structure, en le pensant, le fait exister et peut-être le rend conscient...



14/07/2016

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