Petit sortilege sans pretention

Petit sortilege sans pretention

Une sylphide s'éveille

 

 

 

 

Une sylphide au bord d'un grand bassin hésite à y tremper son corps. Le chatoiement en surface, d'étoiles scintillantes, attisent pourtant sa curiosité légendaire… Mais voilà, l'eau est pesante et l'esprit de l'air ne voudrait pas ressembler à ces lourdauds d'Hommes.

 

En ce matin d'hiver, les plantes sont endormies et les sylphes n'ont guère à faire. Celle-ci est née, à peine. Ses ailes transparentes, de brises légères ne sont pas encore tout à fait sous contrôle. Les arbres l'ont vue de près.

Sylphide du bout de son orteil provoque une onde circulaire et s'étonne : l'eau comme de l'air, clouée au sol, écrasée par une autre volonté que la sienne...

La sylphide tournoie en surface et la brume se lève. Elle évade ainsi un rien de gouttelettes, qui montent en vapeur vers le ciel.

Agitée d'une joie intérieure, profitant d'un art de voler à naître, la sylphide circule en cercle rapide à la surface de l'eau claire. Son mouvement tire le lustre vers le ciel, et la brume gonfle et s'élève en tourbillon.

 

Lassée de son jeu futile, la créature recherche ses paires. Mais elles se font rares en ces temps d'hiver. Elles ont suivi les courants d'air chauds, et pour un temps, seront des génies de l'air d'Hommes, sur d'autres terres.

 

Une sylphide si fraîche ignore encore ces coutumes. Ce n'est pas une saison pour venir au monde… L'air doux d'un lointain a heurté une bise surprise c'est ainsi qu'un souffle, un rien angélique se trouva seule parmi les sylphides à côtoyer la neige.

 

Le froid ou la chaleur ne sont rien pour un être d'éther, tout au plus donnent-ils un élan ou de la hauteur… Pour cet être, la neige n'est que belle… Chaque flocon, comme le fantôme d'une goutte d'eau, vole et joue sur les rubans qui le portent et le déposent au sol.

 

Petite fée de la neige tourbillonne et soulève des montagnes de cristaux qui la suivent et dessinent une traîne derrière elle. S'élançant vers le ciel, elle n'est pas consciente de cette féerie qu'elle dégage.

 

Stribog revient des guerres du Nord. Lassé des conflits il flirte gentillement avec une galernée fugace. Alors sous ses yeux, une créature légère, étincelante de glace en habit, jaillit vers le ciel, faisant rire le vent.

 

Quoi de mieux pour guérir des conflits qu'un amour irrésistible ?
Stribog souffle dans sa flûte sans quitter des yeux, la vision délicieuse qui fusionne avec un temps d'hiver. La sylphide tourne son visage vers le son enchanteur, s'approche, telle une enfant attirée par des paillettes d'or. La mélodie la porte jusque l'instrument, derrière lequel des lèvres s'étirent en sourire.

 

Intriguée par la peau bleue du magicien des vents, la sylphide le dévore des yeux et Stribog se noie dans les siens. Entre eux, la pensée est comme l'air : évidente et fluide, nul besoin de parler. Un dieu du vent canalise son énergie et son goût pour la guerre. La vie peut offrir d'autres horizons. Il emmène avec lui, une victoire sans vaincu, un trésor…
Une jeune beauté aux ailes transparentes ne connaîtra jamais les courants chauds des autres terres, la neige lui servira de manteau et Stribog d'écrin pour son cœur.

 

 

 

 

 

 

http://www.lespasseurs.com/Salamandres_Gnomes_Ondines_Sylphes.htm



29/01/2016

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