Petit sortilege sans pretention

Petit sortilege sans pretention

La vie du père Noël : Nicolas et la sorcière ( dés 6/7 ans)

 

 

 

Quand l’homme qui avait élevé Nicolas mourut, ce sont des choses qui arrivent, le jeune homme trouva dans la maison un atelier secret dans lequel il fabriqua avec talent et même une certaine magie des jouets géniaux et innombrables. Il travaillait très vite et savait faire tout ce qui est nécessaire pour construire des jouets.

Comme Firmin avant lui, il les distribuait aux petits qui se blessaient ou tombaient malades mais les jouets étaient si beaux que les enfants cherchaient à être malades ou se chamaillait entre eux.

Alors, même s’il trouvait ça triste, Nicolas continua à construire des jouets qui s’entassaient dans l’atelier sous sa maison, s ans plus les distribuer.

 

Un jour d’automne, lors que Nicolas marquait les arbres qu’il allait abattre, il entendit la voix d’une vieille femme, derrière lui, près du cours d’eau où il s’était lavé la première fois.

Elle fulminait :

« Peste ! Peste ! Peste ! Où est donc ce lutin ! Peste ! Peste ! Peste ! Je vais te trouver ! Et puisque tu m’as fait courir depuis le matin, quand je t’aurai attrapé, tu travailleras à la fabrique des potions ! Crois-moi l’endroit est bien désagréable et nauséabond ! »

 

Nicolas se dirigea vers la voix et se trouva face à une grand-mère au long nez et habillée de hardes.

Elle tapait du pied par terre et fouillait le cours d’eau avec un bâton. Lorsqu’elle aperçut Nicolas, elle fronça les sourcils et brailla :

« Mais aide-moi grand dadais, au lieu de me regarder la bouche ouverte…

-Mais que faites-vous ?, lui demanda Nicolas

-Je pêche du lutin ! Évidemment !

-Ha ? Qu’est-ce que c’est du lutin ?

-Idiot ! C’est une créature magique aux nombreux pouvoirs !

-Bon et que voulez-vous que je fasse ?

-Tu agites le bâton à ma place car ton bras est plus long et, quand le lutin sortira de l’eau, je lui jetterai ce sac sur la tête pour le capturer. »

 

Nicolas ne savait pas ce qu’était un lutin, en revanche Firmin lui avait appris à porter secours à qui le lui demandait, surtout une vielle dame. Donc il fit ce que la grand-mère lui avait expliqué : il agita vigoureusement son bâton dans l’eau et tomba à la renverse lorsqu’un petit, un tout petit garçon étrange en surgit. Il était habillé de vert avec un petit chapeau pointu tricoté et terminé à sa pointe par une boule de laine et bien qu’il jaillît du ruisseau, ses habits était secs.

La grand-mère, encore agile, se jeta sur le lutin avec un grand sac qu’elle referma immédiatement en criant « scarabouille scarabouille, je t’ai attrapé tu es à moi, tu m’obéis ! »

 

Les fesses encore par terre, Nicolas était très mécontent :

« Ce n’est pas une créature magique ! Méchante femme c’est une personne »

D’ailleurs il entendait le lutin pleurer dans le sac et le supplier de l’aider…

 

La vieille au long nez, une sorcière, vous l’aviez deviné, ricana et s’enfuit sur-le-champ. Elle se sauva si vite que, de ses poches, trois pommes tombèrent au sol. Nicolas se redressa et courut à sa suite mais elle disparut soudainement !

Il retourna au bord de l’eau et machinalement ramassa les pommes. Il renonça à marquer les arbres et rentra chez lui, bouleversé de découvrir qu’à côté du monde ordinaire, il y avait un monde de magie qu’il ne soupçonnait pas.

 

A mon avis, à la façon dont il fabriquait les jouets dans son atelier, si vite, avec n’importe quel outil en inventant des choses sans avoir jamais eu à l’apprendre il aurait dû s’en douter un peu, mais sans doute ne s’était-il jamais posé la question…

 

Et dans le fond de son cœur, d’avoir aidé une sorcière à capturer la petite personne magique lui causait du chagrin.

Il s’assit devant le feu pour réfléchir. Il se disait que le lendemain, il retournerait au ruisseau pour tenter de savoir comment retrouver la sorcière.

Il glissa la main dans sa poche et en sortit les pommes. Elles étaient appétissantes rondes, charnues et rouges. Pensif, il croqua dans la plus petite et elle explosa entre ses doigts. Une boule de lumière flotta un instant, grandit et se changea en une très jolie femme au sourire bienveillant :

« Merci, dit-elle, tu m’as délivrée.

-HO ! Nicolas était ahuri, je t’en prie, je n’ai rien fait d’autre que croquer une pomme…

-Oui, mais c’est ainsi que je suis libre et selon le rite de l’enchantement qui m’a emprisonné, je dois exaucer un de tes vœux avant de pouvoir partir. »

 

Nicolas saisit sa chance et, se sentant toujours coupable des récents événements, demanda :

« Conduis-moi chez la sorcière et le petit lutin…  »

 

Sa phrase à peine finie, il fut conduit, dans une brume étincelante et, sans comprendre, devant un palais extraordinaire, bâti sur une immense étendue de neige blanche piquée d’un bois, non moins immense, de sapins et habité par des rennes.

Le froid était saisissant, la jeune femme qui l’avait amené là par magie, l’habilla d’un baiser tout doux, instantanément il se trouva vêtu chaudement. Et la belle lui dit :

« Je retourne dans mon monde Nicolas, prends garde à la sorcière, elle est puissante et mauvaise. Si tu réussis à triompher d’elle et que tu veux rentrer chez toi prononce seulement : « Cristal ouvre le chemin » et si tu veux revenir ici, tu feras la même chose, je t’offre un passage infini entre ce palais et ta maison. »

Et elle disparut.

Elle avait sans doute partiellement deviné ce qui allait se passer parce que c’est exactement l’enchantement dont avait besoin Nicolas.

 

Lorsqu’il approcha du palais, Nicolas aperçut un lutin, celui-ci s’enfuit en le voyant, il risquait de prévenir la sorcière aussi Nicolas ne commit-il pas l’erreur de le poursuivre : il préférait voir ce qui se passerait.

Le lutin comprenant que l’homme ne le suivrait pas, s’approcha en sautillant :

« Qui es-tu ?

-Je suis Nicolas Noël, je suis celui que la sorcière à convaincu de te chasser du ruisseau et j’en suis terriblement désolé, je suis venu ici pour voir comment je pourrais aider…

-Je ne suis pas ce lutin-là, nous sommes très nombreux, et prisonniers de ce palais.

-Mais, toi tu es là dehors, tu pourrais t’enfuir ?

-Pour aller où ? Il n’y a rien ici ; c’est une île immense dans le ciel, une île sans peuple, sans village.

-Comment t’appelles-tu ?

-Floop !

-Hé bien Floop nous allons faire une expérience, si tu acceptes de m’aider. »

 

Le lutin ayant accepté, Nicolas lui donna la main et chantonna « Cristal ouvre le chemin » et soudain lui et Floop, se trouvèrent dans la maison de Nicolas.

« Voilà Floop, il semble que je puisse tous vous ramener ici ! Mais je ne peux pas le faire seul il faut que tu cherches tous les lutins pour les conduire vers moi et si cette sorcière dort parfois, il faut le faire à ce moment-là…  »

 

Vous savez ce qui est étrange c’est que dans la plupart des histoires, quand le héros veut faire quelque chose ou sauver quelqu’un il y a plein de péripéties qui l’en empêchent et l’histoire n’en finit pas… mais là ce fut, pour Nicolas d’une facilité déconcertante

 

Bien que Floop ait très peur de retourner sur l’île du ciel, il accompagna Nicolas pour sauver tous les lutins. Ils attendirent que sonne l’heure de dormir pour la sorcière. Tandis que Nicolas restait pour accueillir les arrivants, dans le palais, le lutin passait de l’un à l’autre de ses compagnons pour le convaincre de se rendre en silence « Je vous en supplie » devant l’enceinte du palais…

Certains furent plus difficiles à convaincre que d’autres. Mais Fifi, le premier capturé, qui avait peur des changements refusait de partir. Floop l’attrapa par le bras et l’entraîna aussi vite qu’il le put vers le lieu du rendez-vous avec Nicolas et tous les autres lutins. Ils attendaient tous tremblants en se donnant la main.

Fifi ne s’était pas laissé faire facilement, il avait crié tout le temps que son ravisseur l’avait traîné derrière lui, si bien que la sorcière s’était réveillée.

Floop arriva en hurlant devant le palais :

« Elle nous suit ! Elle nous suit ! Vite Nicolas il faut partir ! »

 

Malgré ses braillements, Nicolas saisit Fifi par la main tandis que Floop tenait l’autre et alors que la sorcière fonçait sur eux en tapis volant, Nicolas cria « CRISTAL OUVRE LE CHEMIN »

 

Comment deux cents lutins ont-ils pu tenir tous ensemble dans la pièce principale de la maison de leur sauveur, et bien en tas je dirais, sur les meubles et les tapis, sur la table et dessous aussi, et quelques-uns ont atterri à la cave.

 

Furibond, Fifi en équilibre sur le bac à eau continuait à éructer :

« Mais lâche-moi Floop ! Lâche-moi ! Je n’irai nulle part av… » Et il se tût enfin lorsqu’il découvrit qu’ils n’étaient plus sur l’île dans le ciel. 

 

Les autres lutins criaient des vivats, hourras, Nicolas leur avait expliqué qu’il les ramenait sur Terre…

Nicolas, lui, ne se réjouissait pas, il savait qu’elle n’allait pas tarder, il savait que la sorcière, sur son tapis volant, serait là avant le matin. Peu à peu les lutins se calmèrent en voyant la mine sombre du jeune homme.

Quelques-uns d’entre eux saluèrent bien bas, remercièrent bien haut et s’en allèrent bien vite, retrouver les contes d’où on les avait enlevés.

Les autres petites personnes écoutèrent Nicolas Noël leur expliquer le danger qu’ils allaient devoir affronter.

« Mais vous avez des pouvoirs non ? Elle l’a dit lorsque je l’ai aidé à chasser l’un d’entre vous… Qui était ce lutin ? A qui dois-je faire des excuses ?

-C’est moi, je m’appelle Chouchou, mais tu n’as pas d’excuses à faire. Tu nous as tous libérés. Nous avons des pouvoirs c’est vrai : on peut faire de l’invisible, fabriquer des choses et des bonbons, des gâteaux extraordinaires, trouver de l’or et des pierres précieuses, mais rien qui ne permette de terrasser une sorcière et elle-même connaît tous nos tours de lutin. »

 

Les sourcils froncés, Nicolas écoutait Chouchou.

Tous les petits bonhommes en vert se tassaient partout où ils le pouvaient. Ceux-là ne voulaient pas partir, ils avaient vécu tous ensemble, partagé les méchancetés de la sorcière, s’étaient consolés les uns les autres. Chacun d’eux se disaient qu’il ne serait pas en sécurité dehors, sans tous ses amis. 

Le jeune homme recula jusqu’à son fauteuil pour réfléchir, comme à son habitude . Trois ou quatre lutins qui s’y étaient lovés sautèrent sur le bord de la cheminée. Nicolas se leva soudain précipitamment en demandant, puisqu’elles n’étaient plus sur la table :

« -Où sont les pommes ? Où sont les pommes ? »

 

Elles avaient roulé sous le buffet, et lui furent rapidement rendues.

Nicolas croqua dans la deuxième pommes en priant pour qu’il se passât la même chose que la première fois. Mais pourquoi en aurait-il été autrement ?

 

La pomme explosa et la créature que la lumière dévoila était une autre jeune femme ravissante, plus encore que la première. Ses yeux pétillaient de malice… ses jolis yeux noisette. Elle rit aux éclats en voyant tout ce monde autour d’elle, tous ces lutins les uns sur les autres et dans tous les sens, les yeux écarquillés de surprise, elle chercha autour d’elle le croqueur de pomme et son sourire s’adoucit lorsqu’elle découvrit Nicolas Noël :

« Merci de m’avoir sauvée.

-Je n’ai fait que croquer dans une pomme…

-Et c’est pour ça que j’ai repris ma forme humaine, mais je dois exaucer un vœu pour être libre…  »

 

Il émanait une telle gentillesse de cette jolie femme et une telle bienveillance, que le jeune homme n’en pouvait détacher ses yeux. Il en tomba amoureux sur-le-champ. Elle le regardait patiemment, avec sur le visage, une touche de malice et d’humour.

Nicolas ne formula aucun vœu : il ne voulait pas que cette jeune femme disparaisse.

 

Alors sans rien dire, il croqua dans la troisième pomme et une femme, plus âgée que les deux autres apparut. Elle aussi fut déroutée par toutes les personnes présentes, tous ces petits lutins en vert et cette jolie jeune femme qu’elle connaissait peut-être, habillée d’une robe de brocart blanc, ou encore ce jeune homme assis dans son fauteuil qui attendait qu’elle le remercie :

« Merci monsieur de m’avoir sauvé.

-je t’en prie… Le sortilège qui te contraint t’oblige-t-il à m’accorder un vœu ?

-Heu oui en effet…

-Excuse-moi de te presser un peu, je dois te paraître cavalier, mais voilà, nous avons un énorme problème et j’espère que tu pourras nous aider à nous débarrasser de… Comment s’appelle-t-elle, les Lutins ? Ils répondirent d’une seule voix

-Bavmorda! »

 

Et Nicolas expliqua toute l’histoire que je viens de vous conter. La dernière venue réfléchit un instant :

« Où, selon toi, Nicolas, réside le pouvoir de Bavmorda ?

-Je ne suis pas spécialiste du monde magique mais il me semble que son plus détestable défaut c’est de n’avoir pas de cœur…

- Hé bien spécialiste ou pas, tu dis la vérité, c’est sa force et sa faiblesse, elle n’a pas de cœur dans sa poitrine. Ainsi ne ressent-elle pas les émotions liées à l’amour… Elle tient son cœur à l’abri, dans une des pièces du palais. Il est protégé par un sortilège, un monstre de feu le garde.

-J’aimerai aider tous ces pauvres lutins mais je ne suis pas un soldat, je n’ai même jamais tenu une arme…

-Heureusement que la sorcière a perdu ses pommes n’est-ce pas ? Elle jeta un coup d’œil malicieux à la belle en blanc, Nous sommes des filles d’enchanteurs puissants, par la ruse ou la flatterie, Bavmorda nous a capturées et ensorcelées. Nos pères n’ont pas pu intervenir : elle nous aurait détruites. Il lui aurait suffi de jeter les pommes au feu… Elle gardait les pommes dans sa poche, chaque fois qu’elle venait sur Terre. Je crois que tantôt un de nos pères a pu s’arranger pour que ces pommes tombent au sol… Attendez-moi un instant, je vais consulter mon père, si tu l’autorises.

-Bien sûr, dit Nicolas »

 

Elle disparut comme ombre au soleil. La moitié des lutins s’étaient endormis là où ils se trouvaient, beaucoup d’autres surveillaient le ciel, quelques-uns, blottis près de la cheminée, se réchauffaient au feu que l’un d’eux avait allumé.

Nicolas dévorait des yeux la jeune femme en blanc. Il ne disait rien alors c’est elle qui parla :

« Ne vas-tu rien me demander ?

-Je ne veux rien demander.

-Vas-tu me garder prisonnière ?

-J’y réfléchis encore, je suis trop ému pour prendre une décision, me pardonneras-tu ce délai que mon cœur implore ?  Comment t’appelles-tu ?

-Galadriel, mais on m’appelle souvent Goody…  »

 

Nicolas sourit et se tût ; la fille de l’enchanteur était revenue.

« Mon père dit qu’il te doit tant, il ne peut pas s’occuper pour toi de la sorcière, une clause du sortilège l’en empêche. Mais il te fait présent du temps. »

 

Et elle lui tendit une montre à gousset grande comme une main et dont les aiguilles tournaient à l’envers :

« Avec cette montre, tu peux ralentir le temps pour toi et ceux que tu choisis. c’est comme si tu ouvrais une porte, que tu marchais dans un monde presque immobile. Tu peux faire durer le temps pendant une heure entre chaque minute. Il faut agir maintenant, va sur l’île du ciel et libère-la ! »

 

Alors Nicolas a prononcé l’enchantement de Cristal pour que le chemin vers l’île soit ouvert et puis il a arrêté le temps, en levant puis baissant la tige du remontoir.

Sur l’île du ciel et partout ailleurs, le temps s’est ralenti.

Nicolas visita les sept-cent-soixante-seize pièces du palais, découvrit de biens vilaines choses mais aussi des trésors, il demeura peu de temps dans le laboratoire des potions : cela sentait trop mauvais.

Tout était silencieux, immobile, les bulles de savons ne volaient pas et les oiseaux en cage ne bougeaient plus, ou si peu.

Les salles de travail étaient très nombreuses, comme autant d’ateliers. Nicolas Noël se disait qu’ici, il pourrait travailler plusieurs vies de joie.

Il avait bien compris que l’escalier central conduisait aux étages et que, là-haut, les appartements privés de la sorcière l’attendaient. Il rassembla son courage en pensant au monstre du feu et passa rapidement d’une pièce à l’autre.

Le feu ça va si vite que même le temps ne peut pas tout à fait le contrôler…

 

Dans le ciel, vers la Terre, sur son tapis volant, Bavmorda devina sans le savoir vraiment que quelqu’un cherchait son cœur. Chaque minute dure une heure pour Nicolas, mais chaque minute passe quand même et Bavmorda revenait vers son palais.

 

Nicolas trouva la chambre de la sorcière, un endroit sombre sans fenêtre avec une coquille de noix énorme qui servait de lit et sans doute se refermait-elle sur le sommeil de son occupante.

Des algues phosphorescentes poussaient sur un mur humide, des objets étranges pendaient du plafond, des livres de sortilèges traînaient un peu partout : voilà à quoi ressemblait la chambre de la sorcière.

Cette chambre était la dernière pièce, tout en haut de la tour la plus haute du palais, il fallait que le cœur fut là.

Et soudain le temps reprit son cours, Nicolas leva et baissa la tige du remontoir juste à temps, ces quelques secondes avaient suffi à un monstre de feu pour s’élever, s’étendre au plafond et fondre sur Nicolas. Le jeune homme eut très peur. Il se jeta à travers le feu qu’il voyait bouger malgré la montre.

Dans la coquille de noix, sous les hardes empilées de vêtements par centaines, Nicolas fouilla et trouva enfin un coffre de bois d’ébène.

 

Dans le ciel, la sorcière s’approchait de l’île chaque minute, elle hurlait, elle savait qu’il était trop tard.

 

Nicolas ouvrit la boite avec répugnance, allait-il y trouver un cœur saignant ? Non ce n’était qu’un tout petit cœur, un tout petit cœur sec. Nicolas savait qu’il fallait le détruire mais il n’osait pas.

« Pauvre petit cœur, pensait-il, un jour tu as habité le corps d’une petite fille, comme je suis triste pour elle et pour toi. »

 

Et Nicolas fit une chose étrange et un peu repoussante je trouve, il fit un léger baiser au petit cœur tout sec.

Le temps repris son cours normal et le cœur se changea en un cœur de bois. Bavmorda, la sorcière dans le ciel, se souvint de l’enfant qu’elle avait été et combien elle avait aimé les oiseaux, puis son corps se durcit, s’alourdit et le tapis volant posa sur le sol la sculpture d’une grand-mère au long nez dont les joues étaient marquées de larmes.

 

Nicolas la trouva devant le palais quand il en sortit. Il avait encore un peu peur mais le monstre de feu s’était éteint, lui aussi, en même temps que le cœur de sa maîtresse.

Il rentra dans la maison où il avait grandi. Les lutins extrêmement soulagés cherchaient tous à l’embrasser. Braise, la dernière femme des pommes l’attendait pour lui dire de garder la montre, puis se tournant vers Galadriel elle lui demanda si sa décision était prise. Après quoi elle disparut.

Nicolas voulut savoir qu’elle était cette décision :

« Je sais, lui répondit la belle en blanc, que tu ne me demandes rien parce que tu voudrais que je reste près de toi. Nicolas Noël tu es un homme bon, précieux, je le vois dans le cœur des lutins et je le sens dans celui des enfants du village à côté. Peux-tu exaucer un vœu pour moi ?

-Dis-moi tout Goody ?

-Tu veux bien être mon mari ? »

 

C’est la dernière chose que Nicolas fit sur Terre dans son village, il épousa Galadriel qui devint madame Noël le Vingt-cinq décembre d’une année lointaine, cette date pour faire honneur à Firmin Noël.

On n’avait jamais vu autant d’enfants dans le village que ce jour-là. Les lutins s’étaient changés, pour passer inaperçu ; ils ne trompèrent personne, ils avaient tous gardé leur petit pantalon vert. Après le mariage, Nicolas fit distribuer un cadeau à chaque enfant, et même à chaque grande personne, et même à chaque lutin !

Goody vit combien ça le rendait heureux…

Elle pensait au palais dans le ciel, à ce grand palais vide…

Elle pensait aux petits lutins qui ne voulaient plus les quitter.

Elle pensait au sortilège de Cristal, à la montre de Braise…

Elle savait comment rendre Nicolas heureux alors elle lui murmura à l’oreille :

« Maintenant pour tous tu es le Père Noël »

 

Et vous savez Goody aussi a des talents multiples, surtout, c’est une pâtissière incroyable, meilleure que les lutins : elle fait des gâteaux au miel que Nicolas adore par-dessus tout, il dit que ça commence à se voir un peu…

Méfie-toi Nicolas il faut garder la ligne pour passer par les cheminées et les fenêtres…

 

 

 

 

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30/11/2019
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