Le mur des rêves
Il glissait ses doigts sur le mur
Comme pour en caresser la pierre
Il croyait qu'une porte, quelque part attendait
Enclos dans un songe, ceint par un rempart
Il longeait le vrai monde sans pour autant le voir
D'une cellule à l'autre
Sa peau laissait sur la muraille
L'écho d'un rêve inassouvi
Il glissait sur le mur…
Peu à peu s'effaçait
Il brûlait d'un ailleurs
Un endroit qui l'attend
Un lieu pour lui seul
Il en est l'habitant, le héros, le seigneur
Le roi, le vainqueur
Le champion de tous cœurs
Il croquait dans ses illusions
Le sel absent de sa vie truquée
Oublieux de l'odieux, du réel
Il longeait la pierre la caressant du doigt
Transparent un peu plus, à chacun de ses pas
Arrêté par un mur, qu'il suivait depuis tant
Il s'est fait dévorer rattrapé par son temps
Il était devenu une ombre en cellule
Un corps en effacement
Et soudain plus rien, plus rien finalement
Je crois qu'il n'a jamais remarqué
Que le mur s'édifiait dans sa tête
Et que seul son esprit l'agençait...
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