Petit sortilege sans pretention

Petit sortilege sans pretention

L'écureuil en couleur ( dés 4 ans )

 

 

 

Assis sur la feuille d’un bananier, un écureuil, content de la sortie, vole au vent.

Tantôt soulevé vers le ciel, tantôt glissant vers le sol, l’écureuil sur sa feuille regarde les arbres pousser.

Il les voit, tandis qu’il descend, monter, se fondre dans le ciel. En effleurant leurs branches, il cueille les fruits qu’il peut attraper, des guimauves roses et fondantes, des réglisses emmêlées et des sucettes tournoyantes.

Alourdie par la gourmandise du petit ventru poilu, la feuille ne peut que tomber.

Et l’écureuil retrouve le sol sous ses pieds.

 

Il trotte vers un caillou pour profiter de sa fraîcheur portant son chapeau de guimauve, son collier de réglisses et son bâton sucré. Il réfléchit au moyen de pouvoir retourner dans le ciel chahuter le vent Un papillon qui passe par ici et par là se pose tout prêt. L’écureuil lui demande :

« Comment as-tu fait pour coller sur ton corps ces jolies feuilles de bananiers ?

-Ce ne sont pas des feuilles de bananiers ce sont mes bras poudrés…

-Est-ce ce qui te permet de voler ?

-Tout à fait, une poudre légère aux motifs chamarrés… »

 

Et sitôt dit, le papillon s’envole et disparaît.

L’écureuil soucieux se gratte la plante des pieds… Où trouver de la poudre chamarrées ? Parce que des bras il en a déjà…

Il énumère, dans sa tête la poussière qu’il connaît : la poussière d’étoile, la poussière de fée, la poussière des pierres -non celle-là ne pourrait aller- et soudain lui vient en mémoire la poussière des abeilles. Il sait ou en trouver !

 

Parce que la poussière d’étoile, franchement c’est trop loin pour l’aller quérir et en plus il faudrait qu’il ait une feuille de bananier un peu plus motivée que celle qui traîne à terre !

Quant à la poussière de fée c’est compliqué : elles sont jalouses, les fées de cette poussière. C’est leur trésor à part entière…

 

Non ! Le mieux c’est de chercher la poussière des abeilles. Il suffit de trouver les fleurs à miel. De préférence aux couleurs chamarrées.

Des fluroncelles poussent tout prêt, il les a vus quand il volait.

 

Alors, descendant de sa pierre, l’écureuil reprend sa trotte en grignotant un  bout de sa canne en sucre. Le soleil s’amuse gentiment et fait fondre un petit peu, le chapeau de guimauve. L’écureuil porte désormais un joli bonnet rose. Le rongeur, d'aviation passionné, sautille vivement par-dessus les brins d’herbe, les fourmis et un éléphant sur le dos duquel, il s’arrête un peu, pour tenter de voir, au loin, son champ de fluroncelles.

 

Elles sont tout prés, chamarrées d’arc-en-ciel sur leurs tiges élancées.

Tout au fond de chacune, une coupelle, cernée par les pétales accueille la poussière des abeilles. Et comme les fluroncelles ont la couleur des arcs-en-ciel, la poussière des abeilles mauve et rouge, orange, indigo, jaune, verte et bleu, sont tout à fait adaptées pour chamarrer les bras d’un écureuil.

 

D’un bond prodigieux, plongeant de l’éléphant, l’écureuil bienheureux se trouve dans le champ.

Il atterrit au cœur si doux d’une fluroncelle, il caresse sa poussière et s’en couvre les bras. Le voici coloré comme ce papillon qu’il croisa.

 

Alors, l’écureuil dévore sa sucette pour libérer ses bras. Il fléchit les genoux, pousse sur ses pattes et s’élance vers le ciel…

 

Je lui ai demandé de me rapporter de la poussière d’étoile, car je ne connais pas, moi, de champs de fluroncelles !

 



30/05/2020
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